11 janvier 2010

L'horloge #02-2010

Ce matin
Aujourd'hui... c'est poésie !

Et pour célébrer cette nouvelle année qui commence,
... voici un poème sur la fuite inexorable du temps.  

Pour la petite histoire, j'ai envoyé ce poème
-il y a plusieurs années- à ma sœur Isabelrose et sa famille
(cf. : "Un pinson sur une branche").
*  *
(dessin de notre horloge comtoise de famille
réalisé à l'encre de chine, par mes soins, en 1997)
horloge-am97b


L'horloge de chêne tricote
Avec ses aiguilles de fer
Un invisible pull-over
Et le temps lui sert de pelote.

Maille à l’endroit, maille à l’envers,
Le temps lui file entre les doigts,
Fil de neige pour les jours froids
Et fil d’herbe pour les jours verts.

Une heure noire, une heure blanche,
Crochetées et croisées sans trêve,
L’écheveau des nuits et des rêves
Se dévide au bout de ses branches.

Qui portera ce vêtement
Qu'elle tisse avec tant d’adresse,
Sa laine douce est la caresse
De quel hiver, de quel printemps ?

Elle tisse car le temps presse,
Maille blanche sur maille noire,
En ignorant que la mémoire
Défera les fils qu'elle tresse.

Elle a beau nouer et lier
Le fil qui se perd et se casse,
Nul jamais n’a pu s’habiller
De la laine du temps qui passe.
*  *  *
Charles Dobzynski

L'horloge

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